Photo de Cerasuolo, 25 avril 2016

Habiter réellement un lieu

Ce matin, je pratique la méditation de pleine présence après un voyage de deux jours enfermée dans une voiture depuis Bruxelles pour descendre 1650 kilomètres plus au sud. J’ai la grande chance d’être arrivée dans notre maison au milieu d’un petit village des Molises/Abruzzes, dans les montagnes au sud de l’Italie C’est une maison que je connais très bien puisqu’il s’agit du village d’origine de mon mari et que nous y venons souvent. Et pourtant, en m’asseyant ce matin sur mon coussin, je vois tout de suite une énorme difficulté à être là.
Photo de George Floyd et texte en anglais

He can't breathe

Nous sommes en 2020. Et en 2020 encore, des êtres humains meurent des mains de ceux qui sont censés les protéger. L’État tue, en 2020, et nous ne pouvons l’ignorer. La mort de George Floyd, à Minneapolis la semaine dernière, est profondément choquante. Elle signe, une fois de plus, l’inhumanité propre à notre temps. Un homme noir, assassiné dans la rue en plein jour, étouffé par le genou d’un policier blanc, écrasant son cou durant de longues minutes et refusant d’entendre les derniers mots répétés par cet homme : « I can’t breathe. I can’t breathe. »
Image d'un ensemble de végétaux

Être ensemble

Retour sur Paris après plus de deux mois de confinement en Ardèche. Cela fait drôle de n’avoir vu personne, ni collègues de travail, ni amis pendant aussi longtemps. Je me rends compte à quel point ces relations me manquent. Les conférences audio sur internet, même si ce sont des outils extrêmement précieux dans une situation de confinement, laissent un goût d’incomplétude. Quelque chose fait défaut. La présence est avant tout corporelle. Les êtres humains ont besoin d’être ensemble corporellement.
Photo des mains de Sylvie en train de scupter la terre

Comment découvrir notre vrai désir ?

Me voici à nouveau interpelée par le livre de Fabrice Midal, Trois minutes de philosophie pour redevenir humain et la poétesse Emily Dickinson, qui nous dit: On apprend l’eau par la soif. Emily Dickinson nous dit que nous apprenons l’eau non en y plongeant les mains mais par la soif. Et Fabrice Midal nous dit : L’intensité du désir nous pousse à nous ouvrir pour de bon à ce que nous cherchons à atteindre. La difficulté est qu’il ne faut rien imaginer, ce que nous avons tous tendance à faire il importe au contraire de prendre le temps de découvrir ce qui nous appelle. De quoi ai-je soif ? Qu’est-ce qui me manque de façon brûlante pour être plus pleinement ce que je suis ? Notre vrai désir nous vient du plus profond de nous.
Image d'une porte rouge

Une rencontre authentique avec la vie

Dans ces moments inédits, nous sommes invités à regarder notre quotidien à neuf. Plus de routines ou s’il y en a, elles s’installent et nous les voyons s’installer. Quelques rendez-vous s’égrainent dans la journée. Nous aident-ils à nous rassurer ou à ouvrir une porte vers un regard sur le monde ? La pratique de la méditation est un rendez-vous quotidien précieux pour moi car elle m’aide à déposer mon cœur, mon corps et mon esprit et elle m’invite à accueillir ce qui vient.
Illustration représentant un groupe de skieurs colorés sur le fond blanc du paysage enneigé

Quarantäne

Depuis le début du confinement je me demande pourquoi, en France, on appelle cela confinement et dans les pays de langue allemande on emploie le terme d'origine française Quarantäne ( accent tonique sur le ä ). En allemand, les mots d'origine française sont souvent bienvenus et agréables à l'oreille.
Tempête de neige, tableau de Turner

Rester debout

Comment rester debout en cette période où le monde entier retient son souffle face à l’évolution galopante de la pandémie ? J’ai choisi pour illustrer ce texte le tableau Tempête de neige de Joseph Mallord William Turner car je me suis rappelée que Turner s’était fait attacher au mât d’un navire naviguant en pleine tempête pour faire face à cette dernière. Mais il n’est pas nécessaire de prendre des mesures aussi extrêmes…
Photo du Docteur François Bourgognon, lors de la rencontre organisée à la Maison de la méditation

Et si nous valions mieux que le confort ?

Peut-être est-il possible d’embrasser l’inconfort au lieu de vouloir fuir notre expérience. C’est même le point de départ de la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) que nous présente le docteur François Bourgognon lors de sa récente venue à la Maison de la méditation. « S’agit-il, en effet, d’être confortable ou de s’acheminer vers un accomplissement ? » questionne-t-il. François Bourgognon est psychiatre et psychothérapeute, instructeur et formateur en méditation de pleine présence. Dans cette conférence il nous montre précisément comment la méditation prend place dans un cadre thérapeutique.
Couverture du livre " Bardo " de Chögyam Trungpa

L'expérience du bardo

Drôle de moment que cette période de confinement. Étrange sensation que de ne pas trop savoir où je suis. Je n’ai plus mes repères habituels. Je suis chez moi dans ma maison ardéchoise, mais c’est désormais aussi mon bureau, mon lieu de travail grâce aux nouveaux outils de collaboration à distance. Il me semble que le rapport au temps a changé depuis quelques semaines. Nous sommes au mois d’avril en cette année 2020, et j’ai l’impression d’être hors du temps, immobile, comme si les horloges s’étaient arrêtées. Situation inédite, terre inconnue, projets gelés, temps suspendu.