Ne pas chercher à retenir l’inspiration

Tableau de Paul Klee représentant une montagne avec, dans le ciel, un oiseau, un ange et un soleil rouge.

Pleine présence

Parfois, peut-être à l’occasion d’un stage, d’un moment où nous avons eu le temps nécessaire pour nous immerger pleinement dans la méditation, nous vivons dans la pratique des moments singuliers et intenses qui nous marquent profondément. Ce sont des moments où nous sommes si pleinement présents, que tout semble parfaitement accordé : nous, les autres et le monde. Il n’y a alors plus rien qui entrave le simple déploiement de la vie. Nous avons le sentiment d’un parfait accomplissement.

Lorsque j’ai traversé de tels moments, il est pour moi très difficile de ne pas m’y accrocher. J’aimerais tellement que cela puisse durer toujours. Alors, souvent de façon non intentionnelle, j’essaie de retrouver dans ma pratique cette plénitude et cette intensité qui m’ont tellement touché. Cela fonctionne un temps. Un temps, j’arrive à donner l’illusion que quelque chose persiste. Mais rapidement, cela devient beaucoup trop fabriqué. Cela s’essouffle. Et la pratique devient de plus en plus restreinte.

Une instruction

Il semble que les artistes, les écrivains, et toutes personnes en quête de l’inspiration nécessaire à un travail de création, connaissent bien ce problème. J’ai trouvé chez un philosophe français des réflexions à ce propos qui m’ont paru d’une grande pertinence. Je les partage ici avec vous, car j’y vois une instruction de pratique très précise et très utile :

 

« La règle de l’inspiration, c’est de ne jamais permettre que je m’appesantisse sur ce qui se découvre à moi dans une lumière brève et suffisante, d’accueillir ce que je reçois sans rien demander au-delà, de surprendre l’instant où le contact se produit entre l’attention disponible et la vérité offerte et, quand il est rompu, de ne point essayer de le retenir ou, quand l’occasion est passée, de ne pas s’obstiner à la faire renaître. »
(Louis Lavelle, La parole et l’écriture, 1942)

 

Il s’agirait donc d’essayer de ne pas trop en faire… Bonne pratique !

 

Benjamin Couchot

Bois Colombes

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