Voir

Photo de Matisse assis dans un fauteuil
Ce week-end je tourne les pages d’un très grand livre que ma fille m’a offert : « Matisse, les papiers découpés » une merveille éditée par Taschen en 2014.

J’y découvre la phrase suivante, d’une actualité percutante, et qui me semble une belle description du mouvement de la méditation :

« Voir c’est déjà une opération créatrice et qui exige un effort. Tout ce que nous voyons, dans la vie courante, subit plus ou moins la déformation qu’engendrent les habitudes acquises, et ce fait est peut-être encore plus sensible en une époque comme la nôtre, où cinéma, publicité et magazines nous imposent quotidiennement un flot d’images toutes faites qui sont un peu dans l’ordre de la vision, ce qu’est le préjugé dans l’ordre de l’intelligence. L’effort nécessaire pour s’en dégager exige une sorte de courage. »

Henri Matisse a écrit cela en 1953 ( voir Ecrits et propos sur l’art) avec une force visionnaire qui se confirme aujourd’hui, où les sollicitations visuelles, intellectuelles, publicitaires rendent le geste de la méditation plus salvateur que jamais.

La méditation nous aide en effet à développer une forme d’intelligence, une vue plus claire sur les choses et le monde, un regard neuf qui tente, avec courage et patience, session après session, de se dégager des préjugés.

Marie-Laurence Cattoire
Paris
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