Comment mener sa vie ? La boussole qui se déploie à partir de la pratique.

Lorsqu’on me demande ce que la pratique de la méditation a changé dans ma vie, j’ai toujours du mal à répondre. Je n’ai pas l’impression que ma vie ait changé de façon majeure depuis 13 ans.
Mais en fait, en y regardant d’un peu plus près, ma vie a changé du tout au tout.  » Je possède dorénavant une boussole qui me permet de m’orienter dans ce vaste territoire qu’est une vie humaine.

S’orienter dans ce vaste territoire qu’est une vie humaine.

Pendant longtemps, je me suis tournée vers l’extérieur pour essayer de savoir comment mener ma vie, comment avoir une vie bonne. Adolescente, je lisais des livres de psychologie ou de développement personnel et je notais des passages dans un petit cahier. Cela ressemblait à des adages, des maximes. Comme des talismans auxquels je pouvais me raccrocher.  
Je me suis aussi tournée vers des professeurs, des enseignants que j’admirais. J’avais l’impression qu’ils savaient comment mener leur vie et que je pouvais les prendre comme modèles. 
Cette quête de sens a ensuite perdu de son intensité. Elle a été recouverte par le speed du travail, environ 220 000 cigarettes et par la fondation d’une famille.

Et un jour, la vie a fait que cette quête de sens m’a rattrapée.  Je n’avais jamais songé à méditer compte tenu de mon côté agité mais je me suis un jour retrouvée à une soirée dans une petite salle du Marais pour écouter Fabrice Midal. J’ai tout de suite été conquise, ce que disait Fabrice me parlait beaucoup. Je sentais qu’il disait quelque chose de vrai.
En fait, je cherchais toujours du sens en me tournant vers l’extérieur, ce coup-ci en me tournant vers les enseignements de l’École.
Fabrice nous parlait souvent de notre expérience, d’entrer en rapport à notre expérience. J’ai mis des années à  comprendre ce que voulait dire ce mot et à faire confiance au mouvement auquel nous invitait Fabrice, auquel nous invitait la pratique de la méditation. Être à l’écoute de notre expérience, regarder ce qu’elle avait à nous dire et comment cela pouvait nous aider à nous orienter dans la vie.  Pour moi, mon expérience n’était pas valide pour savoir comment mener ma vie. Qui étais-je comparée aux grands penseurs et aux grandes figures spirituelles de l’humanité ?

La boussole de ma sensibilité me guide et me permet de garder le cap

Et puis, petit à petit, la pratique a creusé son chemin pour se déployer à partir du coussin vers ma vie tout entière. 
C’est comme avoir une boussole. La boussole de ma sensibilité me guide et me permet de garder le cap. Elle m’indique un chemin, elle m’oriente.
On pourrait dire que cette boussole est aussi tournée vers l’extérieur. Elle pointe vers les autres, vers les atmosphères, vers les différentes situations qui se présentent à moi.
Mais cela va dans les deux sens. Cela circule. C’est un constant aller-retour, c’est une conversation entre moi et le monde où chacun se répond. Quelque chose du monde apparaît : est-ce que cela me nourrit, me rend plus vivante ou pas ? Je suis traversée par une émotion : qu’est ce que cela me dit ? 
Ce n’est ni extérieur, ni intérieur et cela se fait tout seul. Il n’y a plus de séparation. Et c’est toujours en mouvement. Comme l’aiguille sur la boussole qui tourne librement sur son pivot.  Oui c’est ça, je tourne plus librement sur mon propre pivot. Cela grince moins.
Et ainsi, cette intelligence bonne que l’on découvre dans la pratique, cette boussole, toujours en mouvement, vivante, pointe un chemin. Je suis dorénavant tranquille, trouver du sens, c’est finalement trouver un chemin. 



Anne Vignau

Saint Gratien

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