Retrouver la vivacité du monde

Tableau de Miro intitulé "Oiseau éveillé par le cri de l'azur s'envolant sur la plaine qui respire" 1968

Ce matin, quand je me suis assise sur mon coussin pour méditer, je me suis rendue compte que j’étais un peu éteinte ; je me sentais prise dans un léger brouillard qui me donnait une impression de lenteur, de lourdeur. Tout de suite, j’ai cherché des causes : pas assez dormi, ou trop dormi ? Mangé trop lourd, ou trop tard ? Et ensuite est venu tout ce que je devrais faire pour que ça n’arrive pas. Il faudrait bouger davantage, aller marcher plus régulièrement, avoir un régime alimentaire plus léger, entraîner ma mémoire qui commence à avoir des trous… Je m’organise un plan d’enfer pour sortir de ce brouillard et retrouver un peu de vivacité.

Reprendre corps

Et puis la pratique a fait son œuvre et j’ai commencé à me poser. Je me suis posée dans mon brouillard, dans ma lourdeur, dans mes bonnes intentions, dans ma culpabilité. Et ça s’est ouvert. J’ai entendu les piaillements d’une troupe de moineaux qui se disputaient dans un arbre tout proche. Et puis le bruit régulier d’un train qui passait dans le lointain. Une sensation a émergé et s’est intensifiée, celle du contact de mes fesses sur le coussin, de mes pieds sur le tapis. Une force s’est dégagée de ce contact si réel, si vrai ; elle m’a redressée. Je respirais, tout mon corps a pris vie, s’est déployé. Le brouillard était dissipé. Le monde était là, vif ; il m’accueillait, il m’attendait, j’étais prête à bondir dans ma journée, pleine d’allant, comme l’Oiseau éveillé par le cri de l’azur s’envolant sur la plaine qui respire.

Ne rien faire et se laisser transformer

Ce qui me surprend chaque fois, c’est le pouvoir de transformation de la méditation. Pourtant, je tombe régulièrement dans le panneau qui consiste à penser que je vais pouvoir retrouver allant et confiance par des plans de remédiations. Si j’essaie de m’y soumettre, je me sens coincée, enfermée dans des résolutions intenables parce que sans rapport au mouvement de la vie.

Quand je me m’assieds sans autre intention qu’être là, ouverte à ce qui est, je reconnais le lien profond qui me relie au monde. Par ce geste, je renverse cette idée si profondément ancrée que tout dépendrait de ma volonté. Je reconnais que je suis reliée à un vie plus vaste qui me transforme et me ressource si je m’y abandonne. Je suis de ce monde, et quand je le laisse me toucher, résonner en moi, je suis accordée à la vie. Le Stage 2, Avoir confiance dans la vie, déplie avec précision ce mouvement de la méditation qui nous ouvre les portes d’un monde vivant, brillant, chaleureux où nous avons entièrement notre place. C’est avec joie que je vous invite à entrer dans la danse !

Dominique Sauthier

Genève

1 commentaire
  1. Alicia Endemann dit :

    Chère Dominique,

    Merci beaucoup pour ton partage de ce moment vécu sur ton coussin !

    Je m’y reconnais bien : une douleur physique et hop je commence à faire plein de bonnes choses pour « aider » mon corps.. Mais au fond je n’aide pas vraiment, ce que je fais c’est ajouter, forcer, vouloir, ne pas vouloir, agir au lieu de rencontrer tout simplement.
    Heureusement que le coussin et surtout certaines méditations guidées de Fabrice du séminaire « Foutez vous la paix » me ramène à ce point où j’entends que je peux, oui vraiment, m’arrêter, oui là toute de suite et juste pour une fois être avec ce qui est là … des larmes coulent sur ma joue ..
    quel soulagement …

    Je t’embrasse fort
    Alicia

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