L’appel de la nostalgie

Papillons colorées qui s'envolent sur un fonds de ciel bleu

En grandissant, j’ai souvent éprouvé un sentiment de nostalgie qui m’était pénible. Je croyais laisser peu à peu derrière moi de nombreux possibles alors que devant moi, je ne soupçonnais qu’un horizon incertain.  La nostalgie était synonyme pour moi d’une perte douloureuse, comme si on m’arrachait à un monde accordé pour me jeter dans un autre, hostile.

Le désir d’une réunification toujours à venir

Cette impression allait de pair avec une compréhension unidimensionnelle du temps, perçu comme une suite de moments passés, présents et futurs. Pourtant, dans la pratique, l’univers de mon enfance vient parfois me rendre visite et me propose de redevenir celle qui découvre un phénomène pour la première fois : un son, le toucher d’un vêtement sur la peau, un souffle qui s’en va, la survenue d’une pensée dans l’esprit.  Un autre visage de la nostalgie se dévoile alors à moi. C’est le visage de la nostalgie qui n’est pas tourné vers une perte passée, mais qui incarne le désir d’une réunification toujours à venir. Comme si le monde de l’enfance avait fini par me devancer de quelques pas et que c’était sa main tendue de loin que je retrouvais assise sur mon coussin.

Une source d’inspiration et de réconciliation

Cette impression serait certainement restée obscure en moi sans le cours d’Anne-Céline et de Marie-Laurence sur l’éducation bienveillante. Une pratique nous y a été proposée, celle d’évoquer l’enfant que nous avons été et de le laisser venir auprès de nous. Cette pratique m’a fait éprouver à quel point le monde de l’enfance peut devenir une source d’inspiration et de réconciliation à mesure que je le laisse prendre place avec moi. La nostalgie que j’éprouve alors n’est rien d’autre que l’appel m’invitant à m’aventurer dans son vaste royaume.

Claire Wagener

Luxembourg

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