Méditer, ce n’est pas léviter !

Image du tableau "La chute de Phaéton" de jean van Eyck




Fini les vacances…

Rentrer, revenir, reprendre la vie quotidienne, « ce n’est pas trop dur après avoir lévité pendant 3 semaines » ?

Et bien non les amis, tout va bien, sans doute parce que méditer, ce n’est justement pas léviter !


Les bienfaits des séminaires

Trois semaines de pratiques intenses dans le Jura, à l’occasion des séminaires organisés par l’École occidentale de méditation, c’est s’offrir la possibilité de toucher à neuf qui nous sommes, à ce moment précis de notre existence. Ce qui est très frappant lors de ce temps particulier et rythmé, c’est que nous nous ajustons à la pratique au fur et à mesure des jours. Il y a des moments d’ennui profond, de grâce, de panique, de frustration, d’enthousiasme…

C’est assez extraordinaire, car tout ce que nous vivons dans nos vies quotidiennes se montre en condensé, parfois sur une seule et même pratique. Les séminaires où nous méditons de nombreuses heures par jour sont un antidote très efficace à un obstacle à la pratique qui est de faire tout une histoire de ce qui s’y passe.

Par exemple, si nous traversons un moment de chagrin intense sur le coussin, il peut arriver que nous continuions à ressasser cela ensuite en cherchant des causes et des solutions à ce chagrin. En séminaire, entraînés à l’attention, nous sommes de plus en plus au clair avec ce qui nous traverse justement. Ce qui passe, ce qui s’en va, ce qui revient, ce qui s’installe aussi parfois. 

Accepter le temps qu’il fait

L’image de la météo est vraiment aidante pour mettre des mots sur le phénomène. A-t-on idée de penser qu’un orage va prendre ses quartiers pour toujours au-dessus de notre tête ? Évidemment, non ! Nous avons nos saisons intérieures et nous pouvons nous en remettre à elles, plutôt que de tenter désespérément de les contrôler.

Sur un séminaire donc, nous sommes entièrement requis à ce type d’attention et de rencontre, et nous pouvons faire l’épreuve de cette traversée sans qu’elle soit obstruée par les aléas du quotidien. Ainsi, au retour, un nouveau rythme s’instaure et, s’il faut effectivement s’y couler, ce n’est pas si difficile, tout du contraire même. Les soubresauts de notre météo intérieure est vue pour ce qu’elle est et cela donne beaucoup de courage et de force pour répondre aux défis de nos existences.

Donc, vraiment, non, méditer ce n’est pas léviter et vivre dans un monde hors-sol. Méditer, c’est apprendre à ne pas craindre de mettre les mains dans le terreau de notre vie.


Marine Manouvrier

Bruxelles


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