À lire sur la méditation : « Comment s’ouvrir à l’amour véritable »

Photographie de Sharon Salzberg lors d'une interview avec Marie-Laurence Cattoire

Sharon Salzberg est probablement l’enseignante qui a le plus œuvré à faire connaître les pratiques d’amour bienveillant en Occident. Formée dès l’âge de 18 ans par de grands maîtres tibétains, indiens et birmans, elle effectue, en 1983, une longue retraite de méditation dédiée aux pratiques de bienveillance (Maïtri). Elle en revient convaincue que la bienveillance est la réponse au malaise et au mal-être occidental.

Depuis, elle travaille sans relâche à faire connaître la puissance de ces pratiques. En 2004 elle publie un livre charnière L’amour qui guérit (il sera traduit et publié en France en 2015). Ce livre est remarquable par sa simplicité et la manière accessible qu’il a de présenter la bienveillance et la compassion. Basée sur l’expérience même de Sharon Salzberg L’amour qui guérit est une belle porte d’entrée à cette pratique encore peu connue.

Manuel pratique, témoignage, enquête

Prêt de 15 ans plus tard, elle publie Comment s’ouvrir à l’amour véritable. Le travail accompli est époustouflant.

Premièrement, ce nouvel ouvrage, paru en avril 2018, repose sur les témoignages des femmes et des hommes que Sharon a rencontrés en tant qu’enseignante et guide. En accompagnant chacune, chacun, dans la découverte et l’accueil de sa propre souffrance, nous voyons comment la bienveillance vient les secourir. Ces témoignages ont une vertu pédagogique évidente : nous nous y reconnaissons ! Imprégnés de la vie réelle, nous y reconnaissons la vulnérabilité et la fragilité que nous avons tous en partage. Et nous comprenons qu’une voie de soulagement est possible : celle qui nous invite à davantage de bienveillance, d’amitié, de gentillesse, envers nous comme envers les autres.

Deuxièmement, Sharon a effectué un énorme travail de synthèse des très nombreuses études scientifiques (les Américains en sont friands !) qui démontrent le pouvoir de l’amour sur la santé, physique, physiologique et mentale. Cette approche empirique vient renforcer le propos et a pour vertu de sortir la bienveillance des ornières du fantasme.

Troisièmement, son livre comporte de nombreuses méditations guidées et des exercices pour mettre en application les enseignements.

Entre manuel pratique, témoignage et enquête, cet opus est un magnifique portrait de la souffrance du monde occidental aujourd’hui et des moyens d’y remédier.

Une source d’inspiration

J’ai commencé à lire Sharon Salzberg en 2012 grâce à Fabrice Midal qui nous avait parlé d’elle lors d’un séminaire. Puis je l’ai rencontrée une première fois en 2014. Parallèlement, j’ai commencé à enseigner la bienveillance et à transmettre ces pratiques en 2015 au cours des soirées parisiennes réservées aux membres de l’École occidentale de méditation, puis lors du premier Stage 3 aux côtés de mon amie, l’enseignante suisse Dominique Sauthier. J’ai ainsi pu approfondir à la fois ma compréhension et ma pratique personnelle de la bienveillance aimante. Et le premier livre de Sharon m’a beaucoup aidé.

Ce qui n’a pas empêché que je sois très impressionnée en découvrant Comment s’ouvrir à l’amour véritable !

La profondeur du travail de Sharon ne cesse d’être une source d’inspiration pour moi et, j’imagine, pour les étudiants de l’École occidentale de méditation.

J’ai eu le plaisir de la rencontrer de nouveau en 2018. Je devais l’interviewer pour Le Monde des Religions. J’ai découvert alors que le point de départ de son immense compassion était une enfance chahutée, malheureuse, bouleversée. Loin de lui fermer le cœur, ce début de vie chaotique a été pour elle l’occasion d’une ouverture et d’une générosité exemplaires. Elle comprend mieux que quiconque que la fêlure du cœur est le meilleur tremplin à une immense bienveillance envers soi et envers les autres.

Le chemin de notre cœur n’est pas un chemin facile ; il faut beaucoup de patience et de courage pour l’emprunter ; il demande de faire face avec honnêteté à la tristesse et à la peur. Mais il est profondément celui de notre humanité commune. Le seul.

 

Marie-Laurence Cattoire

Paris

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