Ma première retraite en groupe

Photo de méditants

Je garde un souvenir ému de ma première retraite solitaire. Je pratiquais la méditation depuis deux ans et j’avais très envie de relever le défi de passer dix jours à méditer huit heures par jour, en silence.

Il y a eu des moments difficiles à traverser, c’est sûr, des envies féroces de se lever du coussin et de partir en courant. Mais les jours passant, mon esprit s’est tout doucement posé et j’ai  pu toucher des moments où je sentais l’espace me baigner d’une grande tendresse. Cette expérience s’est ensuite dissoute, comme dans un rêve, mais son goût, en retrait, a continué à m’accompagner.

Et puis, il y avait, tous les matins très tôt, ce moment de lien avec plein de petits lapins qui se baladaient tout autour du lieu où j’étais. Je pense toujours avec beaucoup d’affection à ces petits lapins.

En silence ensemble

Les années ont passé et voilà que je me suis retrouvée dans une réunion Zoom avec mes chers amis Dominique et Yves pour préparer la prochaine retraite en groupe de neuf jours qui aura lieu fin octobre, début novembre. C’est une immense joie pour moi de pouvoir diriger cette retraite à leurs côtés. Et je me suis dit que j’ai beaucoup de chance de pouvoir vivre cette expérience qui sera différente d’une retraite solitaire.

J’ai déjà fait l’expérience de la pratique en silence en commun, une ou deux fois, lors des débuts de retraite d’été de l’École. Ce qui m’a le plus frappée, et ce que j’ai hâte de retrouver dans quelques semaines, c’est l’intensité et la profondeur du lien que l’on sent avec les autres pratiquants lorsqu’on est dans le silence, ensemble. Cela peut être un peu dérangeant au début car on voit plus clairement « l’être » des personnes puisqu’il n’y a plus le bavardage qui brouille la présence.

Pudeur et bienveillance

Nathalie Boyer, qui a coordonné la dernière retraite en groupe, a écrit un témoignage dans lequel elle dit ceci : « On peut se sentir très exposé face au silence, mais ensuite la pudeur et la bienveillance viennent. »

J’aime beaucoup cet autre passage de son témoignage :

« Vous dire la beauté de tout ce qui m’entourait alors, des hommes et des femmes en silence assis à table le soir, d’un petit bouquet arrangé avec délicatesse, des nappes dressées avec amour, d’une main sur une joue, d’un regard dans le vague, « des cliquetis des petites cuillères » qui nous touchent de façon inattendue… Après seulement neuf jours passés ensemble, une sensation de grande proximité se dégageait entre nous. Une sincère affection toute particulière établie dans le silence. Bien sûr les regards, les sourires… »

Nous avons beaucoup de chance de faire partie de cette merveilleuse École qui nous permet de faire des expériences de vie différentes, qui nous permettent de grandir, de toucher notre humanité et de voir qu’il est possible de vivre en commun, ensemble, avec pudeur et bienveillance.

Anne Vignau

Saint-Gratien

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