La raison d’être

Photo noir et blanc de Ramuz, assis les jambes croisées, le coude gauche sur l'accoudoir
Dernièrement, je suis tombé sur cette petite pépite dans le manifeste « La raison d’être » écrit par le poète Suisse Charles Ferdinand Ramuz. Quelle formidable description du geste qu’est la pratique de la méditation…
« C’est quand on s’y attendait le moins que la délivrance est venue. Il a fallu que tout un long et long travail intérieur se fit d’abord, peut-être à notre insu. Il a fallu d’abord qu’on descendit en soi, jusqu’à l’élémentaire, au commencement ou recommencement de tout. Il a fallu qu’on laissât tomber de soi tout ce qui était règle, tout ce qui était enseignement, tout ce qui était vielle tradition, tout ce qui était théorie. Il n’y a plus eu que l’être de chair. Un être qui ne savait plus rien, qui ne comprenait plus rien à rien, mais ses sens lui restait, avec des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, et finalement, il s’est trouvé riche de son appauvrissement même, parce que tout au fond de lui, il y avait toujours la terre, et que, de descente en descente, il finit par y toucher. »
Je crois que tout est dit, que l’invitation que nous fait le poète est suffisamment explicite, redevenons, nous aussi, des « êtres de chair »…
Guillaume Vianin
Neuchâtel
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