Dans le creux des choses

Peinture de Marius Borgeaud, montrant une table ronde nappée et où le thé est préparé pour deux personnes, deux chaises, et derrière une fenêtre
Vu une exposition de peintures de Marius Borgeaud. Rien de spectaculaire. Scènes d’intérieur à la Vallotton, vie quotidienne en Bretagne ;  personnages mal dessinés, perspective malmenée : est-ce de la maladresse feinte et du pittoresque ennuyeux ? Une imitation de Vallotton, son contemporain, et du Douanier Rousseau ?
Au fur et à mesure que j’avance dans l’exposition, quelque chose commence à apparaître. Il devient évident que le peintre n’en a rien à faire du beau dessin et du beau sujet.
Ce qu’il cherche à montrer se trouve ailleurs, dans le creux des choses, dans ces moments de la vie de tous les jours que nous trouvons ennuyeux et sans intérêt. Je regarde ces tableaux, et ce qui me frappe c’est l’absence du peintre. Il s’est effacé, laissant les choses parler d’elles-mêmes. Pas de démonstration de virtuosité, pas de discours, juste une écoute tendre de la vie devant lui.
Une vraie leçon de méditation qui, comme le dit Fabrice Midal, « nous apprend à vivre avec un peu moins de soi et un peu plus de grandeur ».

Tout est là, mais il faut parfois un peintre pour diriger notre regard et la méditation pour ouvrir notre esprit.

Dominique Sauthier

Genève
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