Les empreintes

Idéogrammes chinois

Méditer en marchant

 

Lors des stages de méditation nous avons de nombreuses méditations en marchant.
Je les apprécie beaucoup pour plusieurs raisons : se lever en silence, se chausser en silence, regarder, puis marcher en suivant le rythme de la personne qui guide, marcher sans avoir à se préoccuper de trouver le chemin, juste être très attentif à tout. 

 

Garder la distance juste est importante.  

 

Écouter – le silence n’est pas le même selon que nous passons sous un arbre ou près d’un bâtiment. 

 

Sentir un rayon de soleil quand il fait frais est particulièrement délicieux, ou traverser une zone d’ombre lors de la chaleur peut être d’un tel agrément. Et le chemin même, alors que nous empruntons presque le même, n’est jamais vraiment pareil. Les variantes sont infimes mais infinies.

 

Sentir les différentes surfaces où se posent nos pieds – le goudron, les petits cailloux, l’herbe, les pierres, ce n’est pas du tout pareil non plus. 

 

Au sol et dans le ciel

 

À Vajradhara Ling, en Normandie, où j’ai fait de nombreux stages, il y a un endroit que j’aime plus que tout. Et quand la marche dirigée le traverse je suis heureuse. C’est une dalle avec des empreintes de pattes d’oiseaux et de chien. Ces empreintes n’ont pas été posées intentionnellement. Simplement, quand la dalle était en cours de séchage des animaux sont passés par là, ont laissé leurs traces.

 

À chaque fois cela évoque pour moi l’écriture chinoise. On dit de Cang Jie, l’inventeur mythique à quatre yeux de l’écriture, le devin de l’Empereur Jaune ( aux environs de 2700 av. J.C.), qu’il aurait observé les corps célestes et les empreintes des oiseaux.  

 

Tout récemment, lors d’un stage « Découvrir et pratiquer la bienveillance aimante » le chemin des méditants est passé par là. Comme à l’accoutumé, je suis contente. 
Alors arrive une chose incroyable : au moment même où mon pied se pose sur l’empreinte de patte d’oiseau, au-dessus de ma tête, un oiseau se met à chanter très fort.
Combien je me sens unie au lieu ! A la fois au sol et étirée vers le ciel. 
Comme si le ciel et la terre se répondaient, se retrouvaient… en mon cœur.

 

Dans la cosmogonie chinoise l’être humain est le lien entre le ciel et la terre.

 

Elisabeth Larivière
Paris

 

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