La Joie d’être triste

un gros plan de la mer
Il y des moments dans nos existences qui ressemblent un peu à des traversées du désert; tout semble aride, la vie bien loin, la source tarie. La maladie a touché mes parents, bouleversant leur existence et mettant en évidence combien ils sont fragiles et dépendants.  Même si je me suis préparée au fait qu’un jour mes parents vont mourir, je suis très éprouvée par la réalité de la situation; les petits détails liés au délitement du corps me transpercent comme autant de  flèches : un dentier à nettoyer, la nourriture qu’une main autrefois si habile laisse tomber par terre, le frottement des pieds que les jambes n’ont plus la force de soulever, … Ce désastre me remplit d’une tristesse qui vient s’insinuer dans ma vie, imprégnant  mes journées d’un brouillard d’inquiétude qui effrite mon allant.
Lors de la retraite d’été qu’il dirigeait, Fabrice Midal a instruit une pratique d’amour bienveillant sur la Joie. Dans cette pratique, il a évoqué une croyance  qui peut  nous empêcher d’accéder à la Joie : nous pensons souvent que nous n’avons pas le droit d’être heureux.
Cette phrase m’a évidemment interpellée et j’ai constaté que oui, dans cette situation,  je ne m’autorisais pas à être heureuse et que la Joie n’était pas vraiment au rendez-vous.

Mais paradoxalement,  pendant une pratique où j’ai laissé libre cours à ma tristesse, la Joie est apparue.  J’ai ressenti la tristesse comme un mouvement du cœur vivant, et sentir ce cœur vivant m’a fait accéder à une Joie pure et profonde.

Dominique Sauthier

Genève
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