Une rencontre authentique avec la vie

Image d'une porte rouge

Dans ces moments inédits, nous sommes invités à regarder notre quotidien à neuf. Plus de routines ou s’il y en a, elles s’installent et nous les voyons s’installer. Quelques rendez-vous s’égrainent dans la journée. Nous aident-ils à nous rassurer ou à ouvrir une porte vers un regard sur le monde ?

Méditer, et retrouver l’essentiel

La pratique de la méditation est un rendez-vous quotidien précieux pour moi car elle m’aide à déposer mon cœur, mon corps et mon esprit et elle m’invite à accueillir ce qui vient. Je porte mon attention sur ce qui arrive, ce qui est particulier à ce moment : mes pensées qui vagabondent, ma posture qui se cherche, mon souffle…Souvent ce qui me prend plus de temps ou ce qui ne se montre pas vraiment ou pas tout de suite est un état plus sous-jacent, plus profond, que j’appellerais la tonalité de mon cœur. Elle est souvent cachée par un émerveillement de la couleur du ciel, la lumière chaude du soleil ou de la bougie selon l’heure, des chants variés et expressifs des oiseaux… Toutes ces sensations m’aident à entrer dans la pratique mais aussi elles me distraient de ce qui anime le fond de mon cœur.

Et le retour au quotidien me le rappelle souvent : hier, avant la pratique je m’étais fièrement attelée à la confection d’un gâteau de légume qui a pu cuire juste avant que je m’assoie sur le coussin. Je le retrouve donc après pour tenter de le démouler. Mon mari s’agite autour de moi au téléphone… Je suis irritée. Et, en retournant le gâteau, il se casse ! Je me décompose, pousse des hauts cris, mon mari s’énerve… Le drame !!! Situation ridicule du quotidien qui pourtant me bouleverse.

La rencontre soudaine avec son cœur

Je m’éloigne, je pleure et rencontre la tristesse profonde, sous-jacente de mon cœur et de la tonalité que nous vivons. Elle me submerge. Mon gâteau fait avec cœur m’aide à me relier à la situation poignante du monde qui à la fois s’effondre et cherche à goûter ce qui est là. La pratique de la méditation n’efface pas la tristesse, ne nous rend pas calme et béatement joyeux mais elle nous aide à rencontrer le cœur authentique de la tristesse comme nous en parle Chögyam Trungpa :

Si nous cherchons le cœur éveillé, si nous creusons dans notre poitrine pour le trouver, nous n’y découvrirons rien d’autre qu’une sensation de tendresse. C’est doux et endolori, et si nous ouvrons les yeux sur le monde, nous éprouvons une immense tristesse.

Je rencontre le mouvement permanent de la vie. Il nous montre que rien n’est permanent ni fixe.

Puisse la pratique nous aider de jour en jour à nous relier à la tendresse de notre cœur et permettre au souffle de la joie de s’en échapper.

Sylvie Storme

Bruxelles

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