Archive d’étiquettes pour : présence

Image du tableau "Homme assis" de Cézanne

Homme assis II

Lorsque j'ai rédigé mon article intitulé Homme assis, il y a un mois, je n'ai pas joint l'image intégrale du tableau mais un détail. J’avais alors pour dessein de souligner l'importance de la rencontre réelle avec la peinture. L'absence d'image me semblait préserver l'effet de surprise pour quiconque s'aventurerait dans cette rencontre. Mais comme elle est devenue impossible à l'heure actuelle, je réitère mon propos, accompagné de l'image du tableau entier et en parlant davantage du visage.
Image d'un détail du tableau "Homme assis" (1905) de Cézanne

Homme assis

Debout face à l'Homme assis. Pile en face, à la bonne distance. Sur ma ligne d'horizon il y a le centre du tableau : la main droite de l'homme repliée en poing reposant sur sa cuisse. Ce poing irradie de lumière d'ocres bien que ce soit le muret, derrière lui, qui prenne et renvoie le maximum de lumière. Un fin liseré d'ocre rouge pur souligne le contour de la manche. Le chapeau de paille est en lumière aussi mais moins intense et il porte une ombre légère sur le visage. Une tache peinte très claire appartient au tissu jeté par-dessus son avant-bras gauche. Tous les blancs purs sont constitués de la toile laissée vierge.
Photo d'une Vierge ouvrante

La Vierge ouvrante

Lors d’une promenade en famille à Eguisheim, charmant village d’Alsace, nous avons poussé les portes de la petite église ; tandis que nous avions entrepris un goûter sur le parvis d’une modeste église, les enfants y entrant régulièrement par jeu, c’est à la deuxième ou à la troisième visite furtive que je tombai nez à nez avec cette merveille : une petite statuette en bois d’une vierge, parfaitement assise.
Photo des mains de Sylvie en train de scupter la terre

Comment découvrir notre vrai désir ?

Me voici à nouveau interpelée par le livre de Fabrice Midal, Trois minutes de philosophie pour redevenir humain et la poétesse Emily Dickinson, qui nous dit: On apprend l’eau par la soif. Emily Dickinson nous dit que nous apprenons l’eau non en y plongeant les mains mais par la soif. Et Fabrice Midal nous dit : L’intensité du désir nous pousse à nous ouvrir pour de bon à ce que nous cherchons à atteindre. La difficulté est qu’il ne faut rien imaginer, ce que nous avons tous tendance à faire il importe au contraire de prendre le temps de découvrir ce qui nous appelle. De quoi ai-je soif ? Qu’est-ce qui me manque de façon brûlante pour être plus pleinement ce que je suis ? Notre vrai désir nous vient du plus profond de nous.
Photo d'un panneau interdisant de méditer

Se relier à notre vraie nature, l’ouverture

Le bruit extérieur s’est estompé, le chant des oiseaux du printemps vient zébrer le silence. Le tempo a ralenti, plus de petit-déjeuner avalé en vitesse, plus de cafés bus dans les embouteillages, plus non plus de sonnerie toutes les 50 minutes avec son flux d’élèves qui sortent et entrent en classe. Cela pourrait ressembler à un mois de juillet. Sauf que… … la plaine de jeux en bas de chez moi est barrée de larges bandes rouges et blanches. Et, sur les grilles, il y a maintenant un petit sigle qui interdit de méditer dans l’herbe. Il est surprenant ce sigle ! Outre le fait que je n’ai jamais vu méditer personne dans le parc où tous les chiens du quartier jouent, il ne me semble pas a priori que ce soit l’activité la plus dangereuse en termes de distanciation physique.
Image d'une peinture de Cézanne représentant un homme assis

Présence et dignité : assis comme un Cézanne

Je venais de faire une conférence sur le thème : « handicap et dignité », auprès d’étudiants en médecine, pharmacie, droit de la santé, quand je me suis aperçue, que l’exposition Cézanne et les maîtres, rêve d’Italie (Du 27 février au 5 juillet), qui vient d’ouvrir ses portes au Musée Marmottan, se trouvait à quelques stations de métro, du lieu où venaient d’avoir lieu cette rencontre. Je n’ai pas résisté à la tentation de m’y rendre immédiatement.
Photographie d'un mur avec du lierre grimpant dessus.

J'ai rencontré un mur !

Dans la maison de famille, en vacances, c’est un joyeux mélange d’agitation, d’un rythme qui s’étire ou se contracte, du passé qui se réactualise dans le présent, de couches d’expériences qui se superposent dans lesquelles il n’est guère facile de se sentir posé.
Photographie d'une corneille par Masahisa Fukase

Un bref instant de vie

Il y a environ deux semaines, je pars en voiture de chez moi. Je traverse le village puis prends la route qui mène vers Genève. Un trajet si connu que je roule distraitement, mon esprit est partagé entre la conduite, la radio et toutes sortes de préoccupations. Et pourtant, malgré mon enfermement total dans ce petit univers hermétiquement clos, quelque chose vient faire effraction et ouvrir une brèche.
Photo d'Alan Ginsberg et de Jack Kerouac lisant un livre ensemble

du haïku au pop – la forme est beat

Du bouddhisme mahayana, les Beat retinrent : la compassion comme fraternité, la méditation comme approche du silence, la relative réalité du monde comme un émerveillement. Et ils accueillirent la notion du vide ultime sur lequel repose toute manifestation, avec la joie du forçat qui voit s’écrouler les murs de sa prison.